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écrivain voyageur anthropologue curieux

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Maria Maïlat - écriture-lecture-traduction, poésie, anthropologie et philosophie


MARCOR (journal d'une agonie)

Publié par Maria Maïlat sur 5 Février 2009, 23:59pm

Il faut trouver le minimum qui s’oppose à l’effondrement de ses os. Une partie invisible de son corps a toujours cherché le baiser, la déchirure, l'extase, la tumeur. Il a peint la décomposition pendant des années. Le chevalet s’est enfoncé dans ses reins, jusqu’aux poumons.

Chair vouée à la destruction, Marcor fond à vue d’oeil, change de vêtements jusqu’à la taille d’un pull à l’étiquette “14 ans”. Grand homme, Arménien armoire à glace, Apollon au couteau tiré, le supportable n’est plus dans son corps. Il est balayé comme s'il descend des phasmes. " Rappelle-toi, Marcor, l’année de ton enfance où tu admirais le Phyllium celebicum qui ne se distinguait pas d’une feuille de goyavier." 

Marcor est exilé dans un printemps sans continent. Absorbé par l’absence, je le vois. Seul. Il est son propre témoin sans pause, sans jeu, sans magie, rien que le défi des objets qui deviennent excessivement lourds, tel ce carton rempli de ses dessins, le calepin, la brosse, la petite cuillère, tout est plomb. 

Nul mot ne peut contenir la fonte de la chair. Il pleut. Qui chante à sa fenêtre, “floraison de mars, que faire de cette érection sans corps, ce désir qui baise la belle catin Tumeur?"

Marcor m’a laissée un message flou, entrecoupé du bruit de sa respiration pénible, une sorte de souffle qui réchappe par le trou creusé dans les ruines d’une maison après un tremblement de terre:
" Voilà, c’est moi, Mar-cor. Je ne sais plus. Oui. La destruction cellulaire fait régner la biologie. Je perds la parole. Je ne peux plus faire. Mes aquarelles, ici, sur le lit. Je peins. L’eau me quitte. Mes os sont pleins de poussière. Ça siffle. Le sable dans mes os, ça siffle. Je suis vivant. Je fêterai mon prochain anniversaire. Mais où? Neuf mois à tirer. Résister. Mon prochaine vernissage... Parle-moi, toi. Je ne raccroche pas. Où es tu? Décroche. Accroche-moi. Dis-moi, de vive voix, mon vernissage aura lieu, n’est-ce pas? Dis-le-moi-toi-dis-le-moi. J’ai soif. Je fais des aquarelles. Ça marche. 

“J’y arriverai. 

“Est-ce que tu crois que j’y arriverai? Je ne mens pas.”

(extrait d'un roman en cours d'écriture) 
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S
<br /> <br />  este ziua ta...la multzi ani cu sanatate!<br /> <br /> <br /> am formatat PC ul si iarasi am ramas fara adresa ta de mail....<br /> <br /> <br /> pupik<br /> <br /> <br /> sandu tomozei<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> draga Sandule<br /> <br /> <br /> sînt blocata pe insula La Réunion in oceanul Indian, lînga Africa de Sud si asta din cauza unui vulcan islandez! Deci mi'am sarbatorit ziua aici, unde predau la universitate. Itzi multzumes mult<br /> ca tzi-ai adus aminte de ziua mea. Nu am conexiune internet tot timpul caci stau intr-o casa ecologica pe malul oceanului unde sint rupta de lume. <br /> <br /> <br /> va pup dulce: marimailat@gmail.com<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

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